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« Le feu sacré »
Il arrive, ici ou là, que certains
de nos concitoyens, parfois même certains responsables
scouts, se posent la question : le scoutisme n’aurait-il
plus « la pêche » ? Les scouts
sont-ils une espèce en voie de disparition ? Il est
vrai qu’à certains endroits, cela aurait plutôt
tendance à ronronner et à se recruter « entre
soi » c’est-à-dire entre petits bourgeois.
Mais ces opinions résultent le plus souvent de clichés
et d’une méconnaissance notoire de la réalité
du terrain car dans la majorité des unités,
ça fourmille, ça pétille et nos guides
et nos scouts marchent plutôt à fond la caisse
pour préparer des grands camps fabuleux. Partout où
des unités marchent, on découvre des enfants
épanouis et heureux. Alors pourquoi des unités
marcheraient et d’autre pas ? Et comment faire en sorte
que cela marche lorsque ce n’est pas le cas ? Comme
dans beaucoup d’autres domaines, il suffit d’y croire, de
tout mettre en œuvre pour réussir… et hop…
les fillles et les garçons suivent avec plaisir.
S’il a été longtemps
méprisé, le scoutisme est bien loin d’être
dépassé. Il s’inscrit parfaitement dans
son temps sans avoir besoin de se soumettre à des modes…
forcément passagères. On aura toujours besoin
du scoutisme. Sa méthode est vraiment adaptée
et éprouvée. Créé pour répondre
aux attentes des « jeunes de banlieue »
des grandes métropoles industrielles de l’Angleterre
au début du XX° siècle, il se trouve encore
parfaitement en connexion avec les besoins de la jeunesse
du XXI° siècle… à l’échelle
du monde.
À ceux qui seraient découragés,
à ceux dont les groupes vivotent, je vais dévoiler
un secret. Mais chut ! Ne le répétez pas.
Pour que cela marche, c’est tout simple.
Il faut avoir « le feu sacré »,
être passionné. Alors on peut transmettre la
flamme et devenir facteur d’enthousiasme afin d’inoculer
ce virus autour de soi. Le scoutisme véhicule toute
une symbolique du feu et de la lumière. Les éclaireurs
sont des porteurs de lumière. Ils ont vocation à
marcher devant et monter le chemin aux autres. Mais de temps
en temps, le feu n’est plus alimenté. C’est
ce qui arrive dans les unités où les chefs se
succèdent trop rapidement. Ils n’y font que gérer
les affaires courantes et cela n’est pas porteur d’enthousiasme.
Ils ressassent des petites recettes d’activités
toutes faites et sans originalité. Ces unités
mouronnent. Elles ne font pas envie. Elles ne formeront pas
de nouveaux chefs et le cercle vicieux est enclenché.
Alors il faut que quelqu’un ranime
les braises, redonne du tonus, de l’enthousiasme. Il
suffit d’un chef ou une cheftaine motivés, bien
formés, soucieux d’acquérir de l’expérience.
Dès leur seconde année de fonction, il vont
commencer à pouvoir s’exprimer. La troisième,
l’unité va s’épanouir… et
commencer à faire envie. L’unité va s’étoffer.
De futurs chefs en sortiront. Il arrive même que de
telles unités finissent par se dédoubler.
Pour conclure, voici quel souhait je formule
pour les cheftaines et les chefs qui sont actuellement en
poste : soyez encore à la tête de votre
unité le 1er août 2007. Vous vivrez alors certainement
l’un des moments les plus forts de toute votre vie.
Je ne vous en dit pas plus pour l’instant. On en reparlera
sûrement.
B. Robert
Rédacteur en chef
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